jeudi 12 août 2010
Plages du Débarquement
Voici quelques photos du voyage que nous avons fait sur les côtes normandes. Nous avons décidé de prendre une journée pour voir les fameuses plages où ont eu lieu les débarquements américains, canadiens et britanniques.
Ces plages, on présume leur sable gris, leur allure austère, voire sinistre. Pourtant je me suis trouvée étonnée en tombant, un jour particulièrement ensoleillé, sur des plages magnifiques au sable fin, bordant pourtant la manche. Je dois admettre que j'ai été étonnée de leur apparence, sans doute est-ce un préjugé de touriste qui en vint à tomber.
Nous avons pu voir de près les plages d'Omaha Beach, où ont débarqués les troupes américaines, ainsi que la plage de Gold où ont débarqué les britanniques. Ils y ont d'ailleurs créé un port artificiel puisque les ports occupés étaient des forteresses inexpugnables. Quelques reliefs de barbelés rouillés rappellent que ces plages et ces champs coquets qui les surplombent n'ont pas toujours été les paysages idylliques dont ils présentent désormais le visage.
En surplomb des plages se trouvaient des batteries d'artillerie, protégés par des bunkers dont certains sont encore en état à ce jour. Dans l'un d'eux, les restes d'un canon, couvert de rouille, sa base gisant dans une mare d'eau croupie ou surnagent quelques détritus. L'époque est loin où il pouvait envoyer par le fond un navire situé à 20 km de distance. Il offrirait un triste spectacle, faisant abstraction de sa nature meurtrière.
Sur l'ancien champ de bataille, on parle français, anglais, allemand, notamment. Signe sans équivoque que, sur les lieux de la première altercation, il n'y a pas d'obstacle à la réconciliation.
A la pointe du Hoc, un site d'exception puisqu'il s'agit du seul endroit du débarquement où l'arrière-pays n'était pas plat, il ne reste que peu de traces des événements. Quelques barbelés rouillés, masqués par la végétation. Même la colline qu'ont gravi les soldats américains n'est désormais plus la même.
Dans les cratères du dernier site, le guide peste contre les gamins qui courent dans les cratères d'obus, laissés tels quel après les bombardements. Les lapins aussi, remarquez. Enfants et lapins ont, en ce qui concerne ces cratères, la même insouciance bienheureuse en y laissant leurs traces. Dégradant le site, certes, comme le fait remarquer le guide, accélérant les affres du temps sur ce pan de terre laissé au quatre vents. Triste pour les férus d'histoire, il ne s'agit que de la nature qui reprend ses droits. Les signes des horreurs qui s'effacent d'eux-mêmes, cessent d'être en évidence sur le sol et dans les mémoires. Il en va de même pour les souvenirs et les reliefs de toutes les guerres. La question que relèvent ces vision est : doit-on déplorer la ruine des reliefs d'un conflit, va-t-elle de pair avec la dissolution des souvenirs? L'effritement des constructions est souvent synonyme d'oubli, en va-t-il de même pour l'effritement des destructions?
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